Vous êtes ici
FEMTO-ST au rassemblement national des délégués de laboratoire
Des personnels de FEMTO-ST, réunis en AG ce matin ont voté à l’unanimité l’envoi d’une délégation de 2 personnes au rassemblement national des délégués de laboratoire, qui a lieu ce jeudi 12 mars à l’Institut Océanographique à Paris.
Pour information, le Comité de Direction de FEMTO-ST s'est positionné en tenant compte des réactions de la communauté scientifique vis à vis des communications récentes du gouvernement sur sa politique en matière de recherche et d’enseignement supérieur. Il tient à la faire connaitre :
- La mission d'un laboratoire consiste avant tout à construire de nouvelles connaissances dans le cadre de programmes nationaux et à les diffuser dans la société, contribuant ainsi au dynamisme reconnu de notre pays dans des domaines essentiels à sa prospérité et son équilibre. Les missions et les objectifs de notre laboratoire sont donc cadrés et ne sont pas laissés à la fantaisie des chercheurs sans contrôle, contrairement à l'interprétation que semble suggérer la récente déclaration du chef de l'Etat.
- Une recherche de qualité ne peut être envisagée en dehors d'une collaboration étroite entre ses différents acteurs : chercheurs, enseignants-chercheurs, ITRF. A ce titre, il est normal que les modifications de statuts et de charges des uns soient ressenties par les autres, et fassent l'objet de vives réactions de leur part. Demander toujours plus d'effort aux acteurs de notre domaine finit par encourager l'émigration, et décourager les futures vocations dont notre recherche a besoin.
- Un enseignant chercheur français doit à la fois chercher, enseigner, administrer. A trop multiplier ces activités, avec des volumes respectifs importants, voire exagérés en comparaison avec les pratiques d'autres pays européens, il est douteux qu'on améliore quelque résultat que ce soit, surtout en faisant précéder le projet de réforme d'un jugement préalable sommaire et inacceptable délivré au sommet de l'Etat.
- Il n'est pas convenable d'affirmer que la recherche se fait sans aucune évaluation ou, pire encore, uniquement suivant des procédures en groupe fermé. Notre unité se soumet régulièrement aux nombreuses évaluations qui lui sont imposées, conformément aux procédures en vigueur dans la communauté internationale (peer review), évaluations auxquelles elle n'a pas l'intention de se soustraire, car elle compte bien faire connaître sa contribution significative aux publications internationales dans son domaine d'activité.
- La formation et la recherche entretiennent des liens qu'il convient de réaffirmer. L'acceptation des doctorants par les entreprises est soutenue depuis longtemps par les chercheurs, conscients du fait que les débouchés naturels de la thèse ne doivent pas se limiter aux recrutements dans le monde académique. La collaboration avec des industriels au sein du dispositif Carnot est un facteur favorable pour l'intégration des nombreux doctorants que nous formons. Nous adhérons donc aux propositions d'encouragement fiscal pour le recrutement des jeunes docteurs dans le monde industriel.
- Les conclusions des Etats généraux de la Recherche de 2004 doivent être prises en compte, car s'il est clair que la définition des orientations nationales de la recherche relève de la sphère politique, la réalisation d'une politique d'acquisition de nouvelles connaissances met en jeu un haut degré d'expertise et de compétences, et ne peut se faire sans concertation avec les acteurs du domaine sans s'exposer à de graves dysfonctionnements. Ainsi tout passage en force n'est pas acceptable, et les vives réactions de rejet actuelles en sont une conséquence inéluctable.
Au nom du CODIR de FEMTO-ST
Michel de Labachelerie