L'institut
Actualité de FEMTO-ST

Vous êtes ici

Un cerveau optique ultra rapide

cerveau optique ultra-rapide

cerveau optique ultra-rapide

cerveau optique ultra-rapide

L'association de tous nouveaux concepts de calcul inspirés par le cerveau, et de composants photoniques, a permis la mise au point d'un processeur optique capable de résoudre des problèmes complexes de manière ultra-rapide.

Depuis quelques années, le domaine de l’informatique connait une révolution depuis que l’intelligence artificielle est envisagée sous l’angle des réseaux de neurones artificiels de nouvelles générations (notamment avec le deep learning ou apprentissage profond), issus notamment de l’apprentissage machine. L’indicateur le plus visible concerne les géants du secteur comme IBM, Google, Facebook, qui ont en fait un axe fort de développement stratégique en démultipliant les équipes de recherche sur le sujet et en recrutant les chercheurs les plus en pointes dans le domaine.

Ces approches pourtant connues depuis plus de 60 ans bénéficient d’une formidable renaissance (après avoir été quasiment « oubliées » pendant 20 ans), grâce notamment aux nouvelles générations de processeurs parallèles (les GPU, massivement mis en parallèles), et aux bases de données gigantesques accessibles.

Toutefois, les ressources informatiques nécessaires pour traiter ces données devenues massives sur l’internet, et malgré le formidable essor récent des technologies numériques, sont en passe d’atteindre les limites des capacités des unités de calculs modernes en termes de rapidité de traitement des données et d’efficacité de gestion de l’énergie.

C’est pourquoi, au-delà d’une approche informatique, une approche physique propose de nouvelles solutions matérielles, et non logicielles, pour réaliser les calculateurs du futur, destinés à remplacer efficacement (énergie, rapidité) les approches actuelles dominées par la programmation dans des calculateurs conventionnels. En effet, ces derniers proviennent des travaux de John von Neumann qui au début des années cinquante proposa, en s’appuyant sur les travaux de Turing, la première réalisation opérationnelle d’un calculateur qui constitue encore aujourd’hui l’architecture de base de tous les processeurs de nos ordinateurs, qui n'est factuellement pas adaptée aux concepts émergents de l'intelligence artificielle.

Le nouveau concept de calculateur neuromorphique utilisé dans ces travaux, le Reservoir Computing, est a priori celui d'un calculateur universel. Il a pu être implémenté physiquement sur un dispositif photonique avec des lasers, des fibres optiques, des modulateurs et détecteurs de lumière. Sa capacité de calcul, après une phase d’apprentissage, a été testée avec succès dans le cas d'un test standard de reconnaissance vocale. Une vitesse de traitement record de près d'1 million de mots par seconde a été atteinte.

Une des originalités concerne l'utilisation d'une astuce récemment proposée, consistant à émuler dans des dimensions temporelles multi-échelles le traitement de l’information par un réseau de neurones artificiel (habituellement considéré à travers ses dimensions spatio-temporelles), au travers d'une architecture de type oscillateur optoélectronique à boucle à retard. Celle-ci a pu être implémentée physiquement avec des composants standards des télécommunications optiques.

Ce résultat ouvre la voie à une solution technologique originale de réalisation physique des futurs processeurs neuro-inspirés. Cette solution originale donne accès à la puissance de calcul offerte par les processeurs neuronaux, à des vitesses de traitement inégalées (échelles de temps des télécommunications optiques jusqu'à 1 milliard de fois plus rapides que celles du cerveau humain), et potentiellement à une excellente efficacité énergétique grâce à l'utilisation de la lumière comme support de l'information.

Malgré une architecture ayant un niveau de complexité encore relativement modeste, le système photonique réalisé a des performances comparables à celles des meilleures solutions algorithmiques utilisant des ordinateurs standards (donc comparativement beaucoup plus lents).

Les résultats obtenus concernent aussi sur un plan plus fondamental, l'établissement d'un modèle qui crée un lien manquant entre les réseaux de neurones et des concepts de traitement du signal. Ce lien met en lumière une méthode pratique pour trouver des solutions au problème technologique critique du câblage dense entre neurones. En effet, cela consiste à travailler uniquement sur des dimensions temporelles multi-échelles au lieu de tenter de reproduire les dimensions spatio-temporelles, liées au câblage naturellement assuré par les synapses dans le cerveau humain.

Contact : Maxime Jacquot

Tel : 03.63.08.24.16

Voir l'article

  • Electronique moléculaire : un nouveau regard sur l’organisation des molécules ioniques

    Des scientifiques de l’Institut de chimie de Strasbourg et de FEMTO-ST ont développé une méthode innovante permettant d’améliorer la caractérisation des interfaces ioniques à l’échelle nanométrique, et ainsi d’analyser de nouveaux matériaux pressentis pour s’insérer dans la prochaine génération d

    Lire la suite
  • Ondes de spin optiques, un nouvel état de la lumière

    Les états magnétiques présents dans la matière sont une source d’inspiration pour imaginer de nouveaux états de la lumière. Une équipe de l’institut FEMTO-ST a conçu puis créé un équivalent optique des ondes dites « de spin » se propageant dans les aimants.

    Lire la suite
  • FEMTO-ST célèbre ses 20 ans

    Entouré de ses co-tutelles et de ses partenaires, l’institut FEMTO-ST a célébré, ce mercredi 26 juin à Besançon, l’anniversaire de ses 20 ans.

    Lire la suite
  • Eric MAZUR (Harvard Université) en conférence à FEMTO-ST

    Professeur à l'Université de Harvard, ce scientifique de renommée internationale dans le domaine des  interactions ultrarapides entre la lumière et la matière et la science des matériaux  est intervenu dans nos locaux ce vendredi 21 Juin.

    Lire la suite
  • John Dudley nommé membre senior de l'institut universitaire de France

    Issu du département d’Optique de FEMTO-ST et enseignant chercheur à l’université de Franche-Comté, John Dudley est nommé à une Chaire Fondamentale dans la catégorie senior de l'Institut Universitaire de France (IUF)

    Lire la suite
  • Développement d'un polymère thermodurcissable biosourcé et recyclable :

    Une étape majeure vers l'intégration des composites à matrices thermodurcissables dans l'économie circulaire et biosourcée.

    Lire la suite
  • FEMTO-ST s'implique du 13 au 15 Mai à Pint of Science Festival

    De nombreux chercheurs de l’institut se mobilisent à Besançon à l’occasion de la 11ème édition du festival international de vulgarisation scientifique sur des thématiques variées : optique, robotique, microtechniques pour les médicaments innovants, développement durable.

    Lire la suite
  • Nanofabrication par laser: des nanopiliers qui émergent du saphir

    Les lasers femtoseconde sont connus pour permettre de la découpe extrêmement précise des matériaux ou texturer les surfaces. Une équipe de FEMTO-ST a réalisé une première mondiale, ouvrant une nouvelle utilisation de ces lasers.

    Lire la suite
  • Prix du meilleur papier sur BIOSTEC 2024

    Raniya Ketfi, Zeina Al Masry et Noureddine Zerhouni ont remporté le Prix du meilleur papier de recherche lors de la 17e Conférence Internationale Conjointe sur les Systèmes et Technologies en Ingénierie Biomédicale.

    Lire la suite
  • Mayra Yucely Beb Caal récompensée du prix « Talents scientifiques féminins 2024»

    Doctorante au sein de l’équipe micro et nanorobotique de FEMTO-ST, elle figure parmi les 20 femmes talentueuses originaires de 15 pays, qui apportent chacune une contribution significative dans leur domaine scientifique.

    Lire la suite

Pages