L'institut
Actualité de FEMTO-ST

Vous êtes ici

De nouveaux capteurs pour localiser les foyers épileptiques dans le cerveau

L'électroencéphalographie (EEG) est un examen irremplaçable pour le diagnostic de l'épilepsie : mais elle ne peut pas aujourd'hui être réalisée simultanément avec une IRM, technique d'imagerie médicale qui permet de localiser précisément les zones du cerveau responsables de la maladie, car les électrodes utilisées pour l'EEG sont métalliques et donc incompatibles avec les champs magnétiques appliqués par l'IRM.
Le projet EasyLepsy est en passe de lever cet obstacle grâce aux travaux menés à l'Institut Femto-ST, qui développe des capteurs non métalliques pour l'électro encéphalographie.

500 000 personnes souffrent d'épilepsie en France. EasyLepsy répond donc à un enjeu de santé publique en ouvrant la voie à de nouveaux modes de diagnostic et de contrôle de l'épilepsie et d'autres maladies neurologiques. En dehors de sa compatibilité avec l'IRM, le nouveau capteur a l'avantage de s'utiliser sans gel à appliquer sur le crâne du patient, et d'autoriser des mesures en continu, éventuellement à domicile.

La technologie au coeur du projet repose sur dix ans de recherche sur le nano usinage d'un matériau, le niobate de lithium (LiNbO3). En effet, c'est la maîtrise acquise sur ces procédés qui permet aujourd'hui à l'équipe de Femto-ST de fabriquer le composant clé des capteurs non métalliques : une membrane très mince (750 nanomètres d'épaisseur) de LiNbO3 percée de trous dont le diamètre est de quelques centaines de nanomètres. Le capteur breveté est constitué de la membrane nanostructurée en niobate de lithium, assemblée sur une fibre optique. Le dispositif est complété par une source laser et un détecteur.
L'ensemble détecte le champ électrique créé par l'activité cérébrale. La membrane nanostructurée est un cristal photonique dans lequel la lumière du laser se réfléchit entièrement à une longueur d'onde précise (1550 nm). La présence d'un champ électrique déplace ce pic de longueur d'onde, déplacement qui est mesuré par le détecteur. Le dispositif mesure ainsi les variations d'amplitude de champ électrique, et la fréquence de ces variations, soit les caractéristiques nécessaires à l'EEG. « C'est la nanostructuration de la membrane – le cristal photonique - qui, à terme, permettra d'atteindre une sensibilité de l'ordre du microvolt, indispensable pour l'électro encéphalographie.

L'équipe d'EasyLepsy prévoit de tester, dans un an, deux électrodes sur des souris épileptiques. A la fin du projet de maturation soutenue par la SATT Grand Est, d'une durée de 24 mois, sont prévus les premiers essais cliniques d'un casque d'EEG comportant six électrodes non métalliques, sur des patients sains. D'ores et déjà, la faisabilité industrielle des capteurs est à l'étude pour permettre la fabrication du cristal photonique par gravure plasma (utilisée couramment en microtechnologies), au lieu de la technique par faisceau d'ionsfocalisé (FIB) du laboratoire, trop coûteuse.

La technologie est prometteuse dans de nombreux domaines d'application autres que le diagnostic et traitement de maladies neurologiques. Des premiers contacts ont été établis avec des sociétés qui ont exprimé un fort intérêt pour l'exploitation industrielle de cette technologie, et avec lesquelles des négociations sont en cours.

Contact : Maria-Pilar Bernal (responsable du projet)

Lettre de l'innovation du CNRS

  • Nanofabrication par laser: des nanopiliers qui émergent du saphir

    Les lasers femtoseconde sont connus pour permettre de la découpe extrêmement précise des matériaux ou texturer les surfaces. Une équipe de FEMTO-ST a réalisé une première mondiale, ouvrant une nouvelle utilisation de ces lasers.

    Lire la suite
  • Prix du meilleur papier sur BIOSTEC 2024

    Raniya Ketfi, Zeina Al Masry et Noureddine Zerhouni ont remporté le Prix du meilleur papier de recherche lors de la 17e Conférence Internationale Conjointe sur les Systèmes et Technologies en Ingénierie Biomédicale.

    Lire la suite
  • Mayra Yucely Beb Caal récompensée du prix « Talents scientifiques féminins 2024»

    Doctorante au sein de l’équipe micro et nanorobotique de FEMTO-ST, elle figure parmi les 20 femmes talentueuses originaires de 15 pays, qui apportent chacune une contribution significative dans leur domaine scientifique.

    Lire la suite
  • Deux Best Paper awards à Photonics West

    Mathilde Hary et Maxime Romanet remportent deux des 5 prix décernés au titre des meilleures présentations orales lors du plus important congrès international de l’optique-photonique

    Lire la suite
  • John Dudley reçoit le prix EPS sur la science de la lumière

    Ce prix – reçu conjointement avec Goëry Genty de l'université de Tampere - récompense leurs contributions pionnières à la fibre optique non linéaire ultrarapide.

    Lire la suite
  • Michaël Gauthier, nouveau directeur de FEMTO-ST

    Une nouvelle équipe s’installe à la direction de l’institut pour un mandat de 5 ans à partir de janvier 2024.

    Lire la suite
  • Nadia YOUSFI STEINER lauréate de la médaille Blondel 2023

    Cette médaille vient récompenser les contributions déterminantes de ses travaux sur la résilience des systèmes piles à combustible et Hydrogène

    Lire la suite
  • Maxence Leveziel récompensé par le prix de thèse robotique du CNRS

    Ses travaux ont permis de développer un robot miniature capable de manipuler des objets micrométriques à des vitesses jamais atteintes

    Lire la suite
  • Succès de la journée des utilisateurs de la centrale de technologie MIMENTO

    Le rendez-vous annuel de la plateforme de micro-nanotechnologies (réseau RENATECH du CNRS) a permis de partager et de récompenser les plus belles réalisations technologiques ré

    alisée

    s par ses utilisateurs internes et externes.

    Lire la suite
  • Thibaut Sylvestre élu Optica Fellow 2024

    Thibaut figure parmi les 129 nouveaux élus, honoré pour ses contributions pionnières sur les fibres optiques et les lasers à fibre

    Lire la suite

Pages